samedi 18 décembre 2010

TD de VIDEO (notes du film l'INCASSABLE)


INCASSABLE

D’emblé le film débute en caméra subjective, en un plan séquence (ce qui explique les mouvements de la caméra).
La scène d’introduction semble être tournée en vue subjective. On semble suivre la scène à travers les yeux d’un personnage présent sur les lieux (mais que l’on ne connait pas : effet d’illusion). D’ailleurs on est en hors-champ lorsque le médecin parle et s’étonne en voyant le bébé (bébé qu’on n’a pas encore vu) l’action qui se déroule hors de l’écran, elle est non visible par le spectateur. Il permet par exemple de donner un certains suspens lorsque le personnage regarde le hors-champ et s’étonne sans que le spectateur ne sache encore ce qui se passe. Toutefois, on est en même temps en contre-champs (avec vue subjective) lorsqu’il y a cet échange entre le médecin et la jeune femme qui tient son enfant. En fait, on passe d’un personnage à l’autre par champ / contrechamp
Ø      Autre scène qui accentue encore mieux cet effet de vue subjective : la scène où le couple et Joseph se trouvent dans la cuisine (et où Joseph menace son père avec une arme). La caméra cadre et se déplace comme si le spectateur était à la place d’un des personnages (que l’on ne voit toujours pas !). C’est ce, qui permet d’accentuer l’identification du spectateur (une sorte de narrateur omniscient que personne ne peut voir !).

En parlant d’illusion, on peut remarquer un procédé intéressant : l’utilisation du miroir dans tout le film.
Le miroir, symbole de l’illusion. On commence d’ailleurs avec un miroir et un spectateur qui se retrouve pris au piège par l’illusion. Il prend l’illusion pour la réalité. (Le miroir intervient beaucoup : scène de début, rétroviseur, reflet à travers la télévision dans la scène de l’enfance où Elijah est avec sa mère, lorsque Bruce Willis est dans le vestiaire : le miroir cache le personnage qui discute avec lui,…Et beaucoup d’autres encore !)
Le film pose d’emblé ses jalons : Faut-il faire confiance à ce que l’on voit ? Comment savoir si ce que l’on voit est réel ? Une réflexion presque kantienne où la perception et le langage visuel (par l’utilisation de toutes les techniques de vidéo) vont faire de ce film un thriller psychologique,  conceptuel et contemporain.

On remarque différents plans :
Le Plan d’ensemble: Cadrage très large présentant les lieux, les paysages ou se déroulent l’action. Souvent utilisé en début de scène pour situer l’action ou en fin de séquence pour renforcer chez le spectateur l’impression de quitter ce lieu.
Le Gros plan : Cadrage serré présentant le visage (ou une autre partie du corps) d’un acteur ou d’un objet. Ce qui va permettre de dramatiser et de distinguer toutes les émotions, de supprimer les distances entre le spectateur et le personnage. Lorsque Elijah est au téléphone (mais juste après on a un travelling arrière, assez rapide d’ailleurs, qui nous sépare « abruptement » du sujet (lorsqu’on découvre toutes les bd chez lui).
Le  Très gros plan : Gros plan très serrée sur les yeux par exemple. Pour attirer l’attention sur un détail important dans le récit. Lorsque le plan est serré sur son uniforme « Security », pour créer une rupture entre lui et la foule qui arrive dans tous les sens, et pour avertir le spectateur qu’il est  sur son lieu de travail (une sorte de transition en gros).
Les mouvements de caméra sont plus utilisés encore. Dans ce film, on a toutes les techniques utilisées.
On remarque l’angle panoramique, avec la scène à rebours (où l’on voit Elijah enfant, qui ouvre son cadeau : cet angle se trouve lorsqu’il pivote la  bd) avec un  mouvement de caméra lent. Il permet l’exploration progressive de la bd  pour en renforcer le coté dramatique et par la même occasion, en donner une vue globale. On a le travelling dans tout le film (ou presque) ; il va servir à donner un cadrage dynamique où la vue suit une action, sans changer de cadrage. Et va surtout se réalise en déplaçant la caméra. On a différents travelling : travelling avant, la caméra s’approche du sujet (comme lorsque le personnage principal est dans ses pensées à un moment et la caméra s’approche de son visage en plan serré)/ travelling arrière, la caméra s’éloigne du sujet (scène de l’uniforme  « Security) / On a aussi le travelling ascendant, la caméra s’élève lorsqu’il est au lit notamment pour l’effet de « prise d’ensemble » de haut. Et puis on a aussi le travelling descendant, où la caméra descend (par exemple la scène où Elijah est en fauteuil roulant et qu’il est poussé par le vendeur du magasin. A noter qu’ils sont pris en contre-plongée: le cadrage de la scène est par le dessous, la vue est en contre-plongée (vers la haut). L'action est rendu plus forte et donc Elijah qui est en fauteuil roulant, parait plus héroïque (Donne l’impression au spectateur d’être une vilaine souris...). On a aussi le contraire : une vue en plongée : et la meilleur scène qui pourrait être citée est la scène où Joseph et son père sont dans la cour de récréation (au dessus d’un escargot dessiné au sol). On voit cette fois-ci un cadrage de la scène par le dessus, la vue est en plongée (vers le bas). Elle va écraser l'action et donner le sentiment de grandeur au hors-champ (à savoir le père), de peur, de vulnérabilité de la part de Joseph.
On a parfois aussi de simples zoom, sans pour autant que la caméra bouge (recule). C’est juste sous l’effet de l’objectif, ce qui est différent du travelling parce qu’il va créer des perspectives à la scène et on ne va plus être en vue subjective mais en caméra objective.
Par contre, il semble y avoir parfois les deux en même temps bizarrement… Une sorte de Zoom/travelling, comme on le voit dans la scène où le galeriste tombe des escaliers (d’ailleurs cela doit être tourné avec plusieurs rushs, « assemblés » les uns après les autres) : on a tout de suite la respiration qui se coupe, avec cette atmosphère angoissante, le climat et  le décor autour changent de perspective, même si on reste cadré sur le personnage (sur ses pieds en plan moyen). D’ailleurs la scène me fait penser que le producteur a peut-être voulu (qui sait ?) faire un clin d’œil à Hitchcock dans son film « Vertigo » lorsque dans la scène de l’Eglise, l’homme poursuit la femme dans l’escalier et est pris de vertige.
Les rushs aussi sont utilisés ici : lorsque le galeriste se trouve dans sa voiture, on le voit de face, puis sans transition de profil, et enfin on voit ses yeux dans le rétroviseur (encore un clin d’œil au miroir).
On passe parfois en caméra objective par exemple lorsqu’il porte sa femme et la dépose au sol après l’accident.
On peut noter aussi une « mise en abyme », lorsque le personnage principal est sur son lieu de travail et qu’il a un flash (mais c’est étrange, ça ressemble plus à une caméra de surveillance).

lundi 13 décembre 2010

Avant-propos

Dans le travail de cette étudiante, aujourd'hui en 2ème  année de Licence d’arts plastiques, il est question de formes, de textures et de couleurs que cette passionnée  n’hésite pas à faire entrer en collusion pour proposer une sculpture d’assemblage qui chercherait à dépasser la simple rencontre de matériaux au profit d’une véritable confrontation presque schizophrène d’un même et seul matériau, ordinaire, qui accompagne notre quotidien et qui pourtant nous ne voyons plus. Une approche du nouveau réalisme remise au gout du jour par Anita MOLINERO.
 « Elle se confronte à la matière, et ce, de manière jusqu’au-boutiste. Elle s’y engage corps et âme, pourrait-on dire, avec toute sa force et toute sa conviction. L’œuvre se met en place dans une sorte d’ébullition du premier geste. » Et ne manque pas de poursuivre, « Richard SERRA est sans doute celui qui m’a le plus inspiré indirectement. Non seulement sa persévérance dans le métier est admirable, mais en plus de cela, ses sculptures sont monumentales. » . Pour finir, « La construction géométrique en métal laisse apparaitre que l’artiste déploie toute l’énergie contenue dans un geste précis que la forme de ses sculptures aux proportions justes et sans démesure va révéler. A cela s’ajoute l’art de l’installation dans l’espace, qui a cette capacité à nous sidérer visuellement et physiquement, à nous faire ressentir un état de choc, proche d’une forme de Sublime qui serait celui de l’époque contemporaine. »
Par ailleurs, Mounia poursuit son exploration dans un tout autre registre, représenté par la figure de Markus RAETZ. Par ses travaux inspirés des œuvres de ce grand magicien de la perception, Mounia cherche à interroger la perception que l'on a du réel : par le biais de métamorphoses et de  distorsions. Elle  trompe les habitudes de notre regard et se fait quelques instants, artiste de l'illusion.
Dernièrement, notre étudiante s’est intéressée à la mise en scène du réel dans le cellule intime de la famille.  A travers ses mises en scène modestement étudiées, Mounia nous donne à réfléchir sur notre quotidienneté.  Elle ne présente pas simplement la réalité, elle l’interprète. Elle nous place face à des scènes de la  vie quotidienne d’une banalité évidente mais une observation attentive permet de découvrir un cercle revisité,  desquelles se dégage cet étrange paradoxe entre théâtralité et une réduction des moyens (qui renvoie à l’arte povera). Projet en cours inspiré de l'artiste Florence PARADEIS.

   Autant dire, des artistes référents qui ne manquent pas d’être ambitieux. Ses travaux sont le moyen de mélanger allégrement les genres et les styles de la modernité. Du plastique (matériau de prédilection), au métal, en passant par des matières organiques (bois, laine, argile).